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L’écoconception des sites web : définition et mode d’emploi

L’écoconception web consiste à considérer l’impact environnemental des sites internet dans leur conception et leur développement. Cette approche offre des avantages pour l’environnement et les entreprises en réduisant la consommation énergétique et les émissions de gaz à effet de serre liées à leur utilisation. Dans cet article, nous allons explorer les avantages de l’écoconception des sites web pour l’environnement et les entreprises.

ecoconception

« Le digital “costs the earth” », selon la formule choc de Gerry McGovern. D’abord, parce qu’il est « physique » : nos données (images, vidéos, textes…) ne sont pas stockées dans un nuage qui flotterait au-dessus de nos têtes, mais dans d’énormes bâtiments bien réels remplis d’ordinateurs qui dévorent beaucoup trop énergie. « Le digital n’est donc pas vert ». D’autre part, il n’est pas gratuit, mais son coût est masqué, notamment par l’invasion de la publicité, qui donne l’illusion de la gratuité. Résultat ? On ne se prive pas… Trop images et de vidéos superflues ; trop d’informations inutilement stockées. Or, le stockage a, lui aussi, un coût énergétique très élevé. Bref, un grand gaspillage qui fait des ravages… Et tout ça pourquoi ? Pour gagner du temps. Pourtant, « à force d’oublier l’essentiel pour l’urgence, de faire de l’urgence l’essentiel, on finit par oublier l’urgence de l’essentiel ». Le prétexte du gain de temps est dévastateur : il laisse une dette énorme aux générations futures. Et n’est pas plus efficient !

Toutefois, il existe des solutions d’écoconception concrètes et réalisables. Pour le bénéfice de la planète, mais également des entreprises et des utilisateurs !

La Terre brûle !

Le numérique est responsable de 4 % des émissions de gaz à effet de serre (plus que le transport aérien !) et consomme environ 7 % de l’électricité globale. On sait que l’énergie utilisée lors du chargement d’une page web est proportionnelle au nombre de données transférées. Or, on estime à 4,1 milliards le nombre d’utilisateurs pour 34 milliards d’appareils et 67 milliards de serveurs… Résultat : Un nombre record de chargements avec une consommation abyssale d’énergie. Selon une étude de la Tech Target Company, environ 90 % des données digitales ne sont JAMAIS consultées trois mois après leur stockage ! Autre exemple ? Une application téléchargée sur téléphone mobile perd environ 77 % de ses utilisateurs dans les 3 premiers jours ! On pourrait multiplier les exemples chiffrés, mais retenons plutôt une comparaison utilisée par Gerry McGovern : il faudrait planter 1,6 milliard d’arbres pour compenser la pollution générée par les seuls courriers indésirables… Qui a dit que comparaison n’est pas raison ?

Le sauvetage écoresponsable s’organise

La tendance tend cependant à s’inverser : la course à la construction d’un Internet écoconçu a commencé chez les grands leaders que sont Facebook, Google, Apple… Mais on peut agir à tous les niveaux. Il faut, en priorité, déterminer l’empreinte carbone du numérique. Que consomme, par exemple, un site Internet ? De nombreux paramètres entrent en jeu : le transfert des données, la source d’énergie utilisée par les centres de données, le trafic etc. Des sites existent qui aident non seulement à calculer l’empreinte carbone digitale, mais aussi à vérifier si les hébergeurs utilisent une énergie décarbonée. Cela fait, il va falloir se retrousser les manches pour créer ou rendre les sites moins énergivores.

Analyse du site Beyonds :

Ecoconception web Beyonds

Le site de l’agence est plus écoresponsable que 88% de l’ensemble des pages testés sur le site Website carbon, avec seulement 0,12 g de CO₂ produit pour chaque visite.

Source : Website carbon Beyonds

L’écoconception Web, pour éteindre (en partie) le feu

L’écoconception des sites Web consiste à limiter leur consommation énergétique tout en améliorant leurs performances. Dans un ouvrage consacré à l’écoconception Web, validé notamment par l’ADEME, Frédéric Bordage et ses collaborateurs proposent un véritable référentiel de conception qui couvre « tout le cycle de vie d’un projet ». Un site Web (ou autre service en ligne) écoconçu fonctionne avec « la plus petite configuration requise côté internaute », « le moins de serveurs possible » et monopolise « le moins longtemps possible le réseau et les serveurs ». Pour dire simple : il faut en faire autant, avec le moins de ressources possibles ! La phase de conception du projet est la pierre d’angle du processus de « réduction des impacts environnementaux et économiques » d’un site Web. D’où un impératif : établir un dialogue entre « les utilisateurs, les concepteurs et tous les profils techniques chargés de réaliser et héberger ». Le but ? Se concentrer sur l’essentiel et ce qui apporte de la valeur.

Priorité à l’élimination des fonctionnalités non essentielles

Le constat est simple : 70 % des fonctionnalités développées sur les sites Web ne sont pas essentielles et 45 % ne sont pas utilisées (l’impression des pages, l’utilisation des boutons de partage etc). D’où l’obligation de se poser une question : « Que se passe-t-il si le site ne comporte pas cette fonctionnalité ? ». Il faut raisonner en termes d’utilité pour l’utilisateur et de nécessité pour l’entreprise. Et ne pas « imaginer » un besoin qui, en réalité, n’existe pas ! On peut désormais vérifier l’utilité d’une fonctionnalité en amont de son développement et définir les priorités d’un projet. Techniquement, il convient de « définir précisément et dans leur ensemble les “mensurations” de chaque fonctionnalité (le taux de réponse pour une requête HTTP, le taux de compression pour les images graphiques, etc.). L’objectif est de réduire le poids des pages et de diminuer le nombre de requêtes serveurs, tout en augmentant la vitesse de chargement. D’où le recours, par exemple, à la mise en cache des ressources statiques. Et le choix d’un stockage local des données sur des périphériques physiques afin de limiter le nombre d’allers-retours avec le serveur. Mais il faut comprendre une chose : tout en étant indispensables à la réduction de l’empreinte carbone du digital, toutes ces évolutions techniques jouent un rôle clé tant pour les performances des entreprises que pour l’expérience des utilisateurs.

Une interface épurée et accessible pour une expérience utilisateur enrichie

L’écoconception technique impacte le visuel des sites et des applications, notamment les images. Indispensables dans les domaines du e-commerce retail, des medias, voyages…, elles doivent obligatoirement rester de bonne qualité. Des formats de compression « nouvelle génération » permettent de les compresser et les optimiser. Le format WebP réduit de 26 % le poids d’une image par rapport au format JPEG. Comme le format AVIF, autre nouveauté, il permet aux pages de se télécharger et de s’afficher plus rapidement. Un confort pour l’utilisateur, auquel il faudra rajouter la réduction du nombre d’écrans, d’étapes et interactions inutiles. La RGAA n’est pas étrangère à cette amélioration. Élaboré à l’origine pour encadrer l’accessibilité des contenus aux personnes en situation de handicap, ce référentiel tend à se généraliser à l’ensemble des sites pour en rendre la navigation plus simple et confortable pour tous (formulaires d’inscription, navigation, consultation).

Toutes ces évolutions liées à l’écoconception ont donc un effet positif sur l’expérience UX, malgré les « contraintes » imposées sur le plan technique. Il suffit de naviguer sur le site de l’agence Beyonds ou sur celui de Kaïros-jourdain pour constater que l’on peut créer des sites attractifs et efficients ayant une empreinte carbone réduite Une astuce pour alléger le design ? concevoir son site en pensant en priorité à sa version mobile qui oblige à limiter le contenu pour qu’il soit accessible sur petit écran.

Quand l’écoconception booste le référencement SEO

Outre la prise en compte de l’intérêt écologique et de celui de l’utilisateur, l’écoconception joue aussi un rôle de levier important pour les intérêts des entreprises ayant besoin d’une présence efficace sur Internet. Un site Web doit enregistrer du trafic sur ses pages. L’augmentation de la rapidité de chargement et toutes les techniques de la démarche d’écoconception (la stabilité visuelle du contenu de la page, la suppression des plugins inutiles, le choix du CMS, le tri des backlinks, etc.) permettent un positionnement rapide des sites dans les moteurs de recherche. Un référencement naturel « vert » a donc de meilleures performances parce que l’écoconception booste la visibilité de tous les projets !

Bientôt la fin du World Wide Waste ?

Gerry McGovern a comparé le Web a un océan rempli de déchets. Image forte, mais nécessaire à une prise de conscience, car la pollution numérique est invisible. Fort heureusement, des solutions se mettent en place et l’écoconception est de plus en plus intégrée aux cahiers des charges des projets digitaux dans toutes leurs composantes : conception fonctionnelle, technique, graphique, UX et UI, développement, hébergement web etc. Bref, ce sont tous les métiers du numérique qui sont impliqués. Les bénéfices sont immenses : « La démarche d’écoconception logicielle appliquée au Web réduit les impacts et le coût des sites tout en augmentant leur performance et la satisfaction des utilisateurs ». Et qu’on ne vienne pas nous parler de greenwashing…

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